Orphée

Orphée a épousé la nymphe Eurydice. Un jour, elle se promène sur les bords d’une rivière de Thrace et rencontre Aristée, le berger que les Muses ont mis à garder leurs troupeaux. Aristée trouve Eurydice très belle et en tombe immédiatement amoureux. Il la poursuit de ses assiduités à un tel point qu’elle doit fuir à travers la campagne. Dans son empressement, elle marche sur un serpent qui, en se redressant, la pique au mollet. Eurydice en meurt.

Orphée est inconsolable. Il décide d’aller chercher sa femme aux Enfers et chante en s’accompagnant de sa lyre. «À son chant, du tréfonds, de l’Érèbe, les fantômes des morts, les ombres transparentes montent aussi serrés qu’oiseaux parmi les feuilles» (Virgile, Les Géorgiques, IV, 471-473). Par le jeu de sa lyre, il charme les démons. Perséphone elle-même est touchée et prend en pitié un homme qui manifeste avec tant d’art l’amour qu’il porte à son épouse. Elle lui promet le retour d’Eurydice à la lumière, mais y met ses conditions: qu’Orphée marche devant la captive délivrée et qu’à aucun moment il ne lui parle ni ne se retourne pour la regarder.

Orphée accepte et prend le chemin du retour. Suivi d’Eurydice, il est tout joyeux de l’avoir retrouvée et de la ramener à la vie. Mais le voyage est long et bientôt des doutes germent dans son esprit. Perséphone ne l’a-t-elle pas trompé ? Sa bien-aimée est-elle bien derrière lui ? Il se souvient aussi des conditions imposées par la reine des Enfers et fait effort pour ne pas se retourner. Mais son incrédulité grandit peu à peu. Tout à coup, n’y tenant plus, il tourne la tête et il voit Eurydice disparaître et mourir à nouveau. Alors il revient sur ses pas, se précipite, veut pénétrer une nouvelle fois dans les Enfers. Charon se met en travers de la route, il garde la porte et est intraitable. La délivrance ne se renouvellera pas et Orphée doit retourner chez les humains seul avec toute sa douleur.

Orphée n’a pas su garder la distance, il s’est laissé aller à son attirance pour Eurydice sans égard pour le reste du monde, et c’est ainsi qu’il a perdu l’amour auquel il tenait tant.

Pour en savoir plus, téléchargez le dossier complet (format pdf), réalisé par Hubert Miéville.

Au sommaire, l’orphisme, la naissance et la construction du mythe, l’exploitation du mythe par les compositeurs, la relecture du mythe au XXème siècle – roman, théâtre, cinéma, les représentations d’Orphée dans l’art, païen et chrétien …

 

Œdipe

Sont proposés ci-après quelques contributions des intervenants de l’édition 2010 de la Semaine de Théâtre Antique, consacrée au mythe d’œdipe.

 

Arlette RAIBAUD BENFRECH : « Œdipe Roi de Sophocle – Interprétation analytique Freudienne »

« Il n’est pas facile d’acquérir des convictions, un jour un élève en cours me dit ceci : vous dites que vous n’êtes pas croyante, mais vous croyez en la psychanalyse : ce à quoi j’ai répondu, je ne crois pas en la psychanalyse, mais c’est le seul moyen efficace que j’ai trouvé jusqu’à ce jour pour soulager les affres de l’âme humaine… Je vais donc aborder avec vous le thème du complexe d’œdipe, pierre angulaire de la psychanalyse, je dis bien aborder, parce qu’il est bien évident que le temps qui m’est imparti ne permettra assurément pas d’en définir l’essence, mon exposé en sera par conséquent parcellaire et donc terriblement restrictif. Je m’en excuse auprès de vous. »

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Docteur Emile ROGÉ : « Œdipe, Roi et désarroi »

« Il m’a été demandé de donner, pour l’association Hadrien 2000, à l’occasion du festival de Théâtre Antique de Vaison-la-Romaine de Juillet 2010, une conférence sur «Œdipe-Roi», de Sophocle, mais également sur la pièce du même titre de Voltaire, sans exclure pour autant la parodie de la pièce de Voltaire, à savoir «Œdipe travesti», attribuée à Dominique.
Nous, gens de culture, avons, j’en suis convaincu, une responsabilité. En effet, si, au-delà de la fraternité, nous souhaitons, comme tous, la diffusion régénérée d’un humanisme en risque aujourd’hui de disparaitre à force d’avoir dépéri, cette diffusion d’humanité ne peut vraiment être réalisée que par un retour aux «humanités». Humanités, ainsi appelait-on il y a encore un demi-siècle ces précieuses études du Grec et du Latin, et ce, dès le très jeune âge scolaire. A ce titre, une relecture éclairée de cette façon des mythes et des œuvres littéraires antiques reste à la charge des gens de culture, déjà formés. »

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