La programmation des capsules estivales 2023 comprend deux spectacles en juillet et trois en août, au Théâtre du Nymphée sur le site de Puymin, de 19h à 21h.

Le lundi 3 juillet, en lecture-spectacle à cinq voix, vous découvrirez un montage de textes du Désert des Tartares de Dino Buzzati qui vous fera vivre ou revivre la longue attente du lieutenant Drogo de ce moment où sa vie au fort Bastiani sera enfin justifiée par l’arrivée de l’ennemi et la gloire qu’elle lui promet. Un détail, vraiment, cette espérance, cette ambition ? Nous nous le demanderons au terme de la représentation.

Le jeudi 6 juillet, nous retrouverons Pierre Michon et l’une de ses vies minuscules, la Vie du Père Foucault, dédoublée en deux vies parallèles, celle d’un vieillard dont le temps est compté, celui d’un écrivain en impuissance d’écriture fuyant dans l’alcool le temps qui passe. Le récit porté à deux voix interrogera la capacité de l’être humain à faire sens dans ce rapport à un temps vécu comme destructeur. Il nous conduira à partager nos émotions et nos réflexions.

Le mardi 1er août, Philippe Brunet et Sophie Brunet, du Théâtre Demodocos, seront les Deux Aèdes pour l’Odyssée qui, en grec ancien et en français, diront, psalmodieront, chanteront les vers d’Homère avec la passion et le talent que vous connaissez et appréciez depuis un quart de siècle pour certains. C’est un extrait, doublé en français, de ce que le Théâtre Demodocos vient de présenter lors du récent festival des Dionysies : l’intégrale de l’Odyssée, – récit d’un voyage de dix ans et d’une aussi longue attente -, mémorisée et donnée en grec ancien.

Le samedi 5 août, un montage de textes diffusés à quatre voix confrontera la surprenante aventure vécue par une jeune fille du 18ème siècle, narrée par Chantal Thomas dans « Apolline ou l’école de la Providence », à d’autres aventures similaires contées en ce même temps dit des Lumières. Il y sera question – et nous en débattrons – du hasard et de la nécessité et des vertus de force et de patience capables de déjouer les pièges du temps si elles savent reconnaître et saisir le moment du « kairos », l’instant T de l’opportunité à ne surtout pas manquer.

Le mardi 8 août, rendez- vous avec la mythologie et le singulier personnage de Boutès dont on sait si peu de choses sinon qu’il fut le seul argonaute à plonger pour répondre à l’appel des sirènes et qu’il fut, un bref instant, dans les airs, l’amant d’Aphrodite. Pascal Quignard explore avec la maestria singulière qui est la sienne le mystère de cette figure anonyme qu’on voit plonger sous le couvercle d’un sarcophage au musée de Paestum et dont Boutès serait le nom, le nom de l’irrattrapable du temps. Nous ne manquerons pas de prolonger ensemble la méditation à laquelle nous invite cet essai percutant.