Effrayantes sorcières

Conte initiatique d’après Apollodore et Ovide : de quoi est-il juste et bon d’avoir peur ?

Jeudi 13 juillet à 19h, Mas Saint Quenin

Les trois contes programmés dans cette dix-huitième édition de la Semaine de Théâtre Antique offrent une même formule, celle d’un récit théâtralisé que suit une analyse collective des significations perçues et partagées, facteur d’appropriation du conte et source d’émergence de son développement. Ce choix repose sur la conviction que tout récit mythique recèle un parcours initiatique où le monde et l’homme se révèlent à eux-mêmes par la grâce de la fable et du merveilleux et qu’il accorde à chacun l’opportunité d’en être à son tour le porteur et le messager.

Ainsi allons-nous écouter et déchiffrer ensemble Effrayantes sorcières. Travaillée en deux versions, lecture théâtralisée ou contée, cette prolongation imaginée d’une légende puisée chez des auteurs grecs et latins qui n’y consacrent que quelques lignes, souvent divergentes comme il est fréquent dans les récits mythiques, surfe sur les vagues d’une temporalité piquetée d’éternité. La mythologie gréco-romaine abonde de figures monstrueuses qui fascinent autant qu’elles effraient et celles-ci intriguent tant par leurs caractéristiques physiques surprenantes que par leur destinée chahutée.

Le récit proposé d’un devenir possible de ces divinités secondaires fondé sur les interrogations laissées en creux par les textes anciens est nourri de références littéraires, philosophiques, sociétales ou plastiques qui se sont agrégées autour de l’image première, une statue totem de la sculptrice Martine Demal. C’est une des vertus essentielles du mythe que de permettre d’infinies variations qui en explorent les ressources potentielles. Aussi l’accumulation et l’élévation des « pierres » debout  de l’artiste entrent-elles en résonance avec celles des péripéties et des significations d’un récit, jamais définitivement clos et toujours susceptible de s’éveiller à nouveau d’un sommeil passager – fut-il séculaire.

C’est donc à l’invitation du conteur que le public est appelé in fine à se faire co-créateur, à partir des fondamentaux qu’il a repérés et s’est appropriés, d’un nouvel embranchement ou d’un nouvel avatar du récit des origines. Alors les trois vieilles femmes ridées et grises de cheveux…

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