Icare

Conte initiatique d’après Apollodore et Ovide : de quoi Icare est-il le nom ?

Dimanche 16 juillet à 19h, Mas Saint Quenin

Les trois contes programmés dans cette dix-huitième édition de la Semaine de Théâtre Antique offrent une même formule, celle d’un récit théâtralisé que suit une analyse collective des significations perçues et partagées, facteur d’appropriation du conte et source d’émergence de son développement. Ce choix repose sur la conviction que tout récit mythique recèle un parcours initiatique où le monde et l’homme se révèlent à eux-mêmes par la grâce de la fable et du merveilleux et qu’il accorde à chacun l’opportunité d’en être à son tour le porteur et le messager.

Si nous pensons Icare aussitôt s’éveille l’image d’un homme-oiseau aux grandes ailes s’arrachant à la pesanteur terrestre dans un envol majestueux et tranquille, image accompagnée pour nombre d’entre nous du souvenir de rêves où nous volions heureux et détachés de toutes contingences au-dessus de ce bas monde. Icare… la belle image sur laquelle nous aimerions nous attarder, va bientôt se distordre, à l’écoute du récit de l’aventure tragique d’un fils oublieux des mises en garde prononcées par un père trop ingénieux.

Il y du trop à foison dans cette légende, trop d’intelligences rusées, trop de défis insensés, trop de violences monstrueuses, trop d’espérances folles. Est-ce pour cela que les batailles interprétatives n’ont pas cessé autour du nom d’Icare, qu’elles fassent du héros malheureux la victime emblématique des désirs irraisonnés ou le porte-drapeau d’un insatiable et glorieux besoin de connaissance ? Voilà que la chute s’amorce dans notre rêve chargé d’angoisses et que le corps alourdi s’abime dans la mer qui va porter son nom et jamais ne disposera du total pouvoir de l’engloutir ce corps perdu, lui valant brevet d’immortalité dans l’humaine mémoire.

Reste à chacun de nous à se prononcer intimement sur ce que d’aucuns qualifieraient de felix culpa, heureuse faute, durement châtiée. Reste aussi à chercher ensemble, une fois apaisée l’émotion suscitée par l’écoute de ce récit troublant, quel message encore celé serait à découvrir sous le nom d’Icare. Inépuisables les mythes, initiatiques les contes, vous le savez bien…

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