logo_hadrienDepuis 1998, une équipe passionnément curieuse du passé d’une ville qui a voulu au début du XXe siècle se qualifier de « romaine », a choisi de mettre en valeur la figure d’un empereur régnant au IIe siècle après Jésus-Christ, à l’apogée de l’empire romain.

Les statues du couple impérial, Hadrien et Sabine, découvertes au pied du mur de scène du Théâtre Antique et déposées au cœur du musée construit sur le site de Puymin, ont suscité l’envie de faire revivre un personnage et une époque qui marquèrent l’histoire de notre culture.
Avec Hadrien, l’empereur « philhellène », l’amant de la Grèce, c’est en effet tout l’héritage de la civilisation gréco-romaine qui nous est symboliquement transmis. Au début de ce troisième millénaire, riche de ses promesses et de ses incertitudes, il semble opportun de prendre dans nos bagages ces images d’un passé dont les échos vibrent dans notre présent.

En s’intéressant à ce personnage d’une étonnante modernité, on découvre peu à peu un homme d’état d’une envergure exceptionnelle, un esthète exigeant et de grande culture, un voyageur avisé doué pour les affaires comme pour les plaisirs, une personnalité séduisante et complexe dont « Mémoires d’Hadrien » de Marguerite Yourcenar restituent magistralement le singulier profil.

D’un périple illustrant la façon dont la puissance romaine transmit à l’occident le génie propre du monde grec, il nous revient aujourd’hui d’accueillir et d’évoquer les forces vives qui depuis deux mille ans fécondent notre culture. Prenons joyeusement conscience de ce que nous devons à cette volonté d’ordonner le monde, du ciel à la mer, des jardins aux cités et même au cœur de l’homme. Il y a quelque chose en nous de ce guetteur qui du haut du palais d’Agamemnon annonce le retour de Troie, de ce légionnaire qui foule la via Domitia, de ce potier qui tourne la jarre où coulera bientôt l’huile des olives…

orestieAlors partons à la recherche de ce qui sommeille au cœur des lois qui nous régissent, des arcs qui nous parlent de triomphes oubliés, des voix assemblées modulant une plainte étrangement lointaine, étrangement familière. Il suffit d’un regard et d’une oreille attentifs pour discerner jusque dans le tumulte des bruits et des images qui marquent notre temps la présence discrète de voix chères qui ne se sont pas tues …

Alors éveillons, non pas un peuple de fantômes, non pas les témoignages d’une généalogie en cours d’effacement, mais l’esprit même d’une aventure commencée il y a plus de vingt cinq siècles à Mycènes peut-être, magnifiée à Rome sans doute sous le règne des Antonins, poursuivie un peu partout dans cette Europe d’aujourd’hui qui se cherche et affirme une identité commune respectueuse de toutes les histoires particulières dont elle est faite. Ne soyons pas -pas seulement- les gardiens d’un musée prestigieux, mais les acteurs d’une épopée qui s’invente et se chante dans le brouhaha des questions et réponses d’une assemblée nationale, la passion d’un guide donnant à imaginer ce que des murs défaits par le temps laissent à peine soupçonner, les rires et les battements de cœur déclenchés sur les gradins d’un théâtre antique par ces masques qui, là-bas sur la scène, parlent d’eux aux insensés que nous sommes toujours.

Alors passants et amis, prenez le temps de participer à nos fêtes et venez nombreux à nos rendez-vous ! Assistez aux représentations de la Semaine du Théâtre Antique qui se tient à Vaison-La-Romaine en juillet, participez aux rencontres des Journées du Patrimoine, inscrivez-vous à nos voyages et aux manifestations culturelles et gourmandes qui associent les joies de l’esprit à celles des sens, les richesses du terroir provençal à celles de l’Andalousie et du Latium autour d’Italica – Santiponce et de Tivoli, premières villes partenaires du projet Hadrien 2000. Et si simplement vous souhaitez soutenir notre travail, adhérez à l’association Hadrien 2000 pour être régulièrement informés de nos propositions.

Annie BLAZY, fondatrice, directrice artistique