Des innombrables mythes gréco-romains qui ont inspiré les arts, celui de Demeter, associée à sa fille Perséphone, est l’un des plus féconds, sans doute parce qu’il traite du rapport de l’homme et de la nature dans toutes ses dimensions, physiques autant que spirituelles, ce dont témoignent les cultes qui lui furent dédiés et notamment celui des Mystères d’Eleusis.

Le grand récit, conté dans Les travaux et les jours d’Hésiode et L’hymne homérique à Demeter, pleure avec la déesse l’enlèvement par Hadès de sa fille bien-aimée Perséphone et son incessante quête pour la retrouver qui lui fait délaisser le soin de la terre devenue improductive. Zeus arbitrera sagement en accordant à la jeune femme le droit de vivre la moitié de l’année sur terre et l’autre moitié aux Enfers auprès de son époux, en sorte que se rétablisse le cycle des saisons et que la nature retrouve son rythme bénéfique.

C’est ce récit que développe dans sa chorégraphie Fabienne Courmont, conceptrice d’une danse sacrée, inspirée par théâtre antique grec, le Nô et le Butô japonais, le Bharata Natyam indien et autres disciplines alliant étroitement le corps et l’esprit.

Sa « danse de l’être » s’inscrit ainsi dans le sillage d’une Isadora Duncan, une danse libre en recherche constante d’une harmonie à trouver entre le geste artistique et le monde, au sein du chœur des danseuses en lien perceptif et sensitif avec le lieu, le moment et le public témoin d’une forme de célébration issue de la nuit des temps, fondatrice de ce que la chorégraphe qualifie d’« archéodanse ».

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