La Folle Journée du Théâtre Démodocos – 2ème moment

Les Bacchantes, d’Euripide

Mercredi 12 juillet à 19h, Théâtre du Nymphée

Photo G. Coste

Les fidèles suivantes de Dionysos-Bacchos reviennent à Vaison-la-Romaine mais au Théâtre du Nymphée dans une version évolutive du spectacle vu au Théâtre Antique dont nombre de spectateurs nous parlent encore aujourd’hui avec émotion. Elles reviennent pour fasciner le public de leurs imprécations, de leurs plaintes, de leurs chants et de leurs danses.

Qu’y-a-t-il donc au cœur de cette tragédie d’Euripide dont le personnage principal est un chœur de femmes bouleversées par l’appel du dieu pour intriguer et séduire ainsi nos contemporains ? Que nous veut donc ce fils de Zeus l’immortel et de la mortelle Sémélé, ce dieu dont le nom dit qu’il est né deux fois et qu’il est le Zeus de Nysa, mont de la sauvage Thrace ? Quelle est cette blessure infectée qui exige cruelle réparation de l’offense à lui faite par ceux qui moquent sa « bâtardise » et récusent sa divinité ?

Il est, Dionysos, le chantre des énergies et des passions vitales, du désordre créateur et de l’ivresse offerte aux hommes par le don de la vigne et du vin, il est « l’insupportable » des sociétés organisées qui se défendent de ses perturbations sous la bannière d’Apollon, son image inversée toute en lumière et céleste harmonie. Il est le dieu des « bas-fonds » et des forces obscures qui se rappelle à la mémoire des hommes tentés d’oublier la place qui lui est due – accueil, nécessaire à la continuité de la vie, du désordre au sein même de l’ordre – et le rôle qu’il doit tenir – expression de l’animalité de l’être humain, part de sa divinité.

Alors, oui, il engage dans son joyeux et terrifiant cortège, à côté de Silène et de Pan et de leurs compères cornus, les Satyres, ces femmes folles du désir de lui qui en proie à la transe sacrée s’abandonnent à l’ubris, la démesure redoutée qui menace l’humanité de l’homme et elles cessent ce faisant de savoir ce qu’elles font. Mais, avertissement entendu, il demeure à jamais Dionysos en l’honneur de qui et en célébration de son culte est apparue, il y a vingt-cinq siècles, la re-présentation distancée de ces désordres et de ces passions que nous appelons depuis « théâtre ».

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