La Folle Journée d’Hadrien 2000 – 3ème moment

Œdipe à Colone, de Sophocle

Dimanche 10 juillet à 19h, Théâtre du Nymphée

Traduction Nicolas Wapler
Mise en scène J.C. Blondel
Avec les musiciens Claire Bergerault (jeu, accordéon, chant), Benjamin Duboc (jeu, contrebasse),
et les acteurs Franck Andrieux, Michel Grand, Claude Merlin, Albertine Villain Guimarra
Production Rencontres de Grestain, SPEDIDAM

L’œuvre

Œdipe n’aurait jamais dû naître. Du fait d’un crime abominable commis par son père, ses parents étaient condamnés par les Dieux : si un fils venait à naître, il tuerait son père et ferait avec sa mère une lignée maudite. Œdipe naquit, ses parents tentèrent de le tuer, il fut sauvé en secret, vécut sans connaître ses origines, et réalisa sans le savoir la malédiction. Lorsque roi de Thèbes et père de quatre enfants, il comprend ses origines et ses crimes, il se crève les yeux et part mendier sur les routes avec sa fille Antigone.
La pièce commence à son arrivée à Colone, campagne d’Athènes, près du bois des déesses Euménides : c’est dans ce no man’s land que, selon les oracles, il devait finir sa vie, bénissant par son corps la patrie où il serait enterré. La pièce sera le temps d’une bataille pour conquérir ce droit à mourir là, contre le peuple athénien qui a peur de cet homme maudit, et contre les deux fils, qui se disputent le trône de Thèbes laissé par leur père : sa dépouille sacrée leur garantirait la victoire. A moins que l’enjeu soit juste d’arriver à se parler à temps, pour que la mort du père ne laisse pas les enfants dévastés par des querelles irrésolues.

Résonances contemporaines et parti pris esthétiques

Œdipe le vieux, le criminel, l’asocial, l’étranger : un défi pour Athènes et pour ses jeunes institutions, dont nous sommes les héritiers. Il est gênant, le garder va coûter cher. Thésée, Roi d’Athènes, doit peser ce coût et évaluer sa valeur. Aujourd’hui, Athènes c’est nous. Le monde porte 240 millions de migrants, trois fois plus qu’il y a quarante ans, et Œdipe les représente.
Pour relier, sans le renier, ce lointain passé à notre présent, nous partons d’une traduction rénovée, à la fois très fidèle et très simple et parlée, de Nicolas Wapler, et nous inspirons des éléments scéniques de la tragédie : des acteurs jouant successivement plusieurs personnages, un chœur à l’interface des protagonistes et du public, et un bain permanent de musique improvisée.

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La Divine Comédie

La Divine Comédie est implantée sur Rouen depuis 2006, et travaille surtout en Normandie, à Paris (Partage de Midi à l’Odéon en 2012), un peu partout en France (L’Echange à Villeneuve lez Avignon en 2014), à l’étranger (Chine, Norvège). Nous montons Sophocle, Maeterlinck, Ibsen, Claudel, Walser, Bernhard, Fosse, Pommerat. Des textes qui ont en commun de relier l’intime, l’autobiographique, et le monde – l’autre, la société, l’Histoire… et la nature. Ils sont plus poétiques et musicaux que didactiques, et de ce fait, sont souvent qualifiés de difficiles : et tout notre travail est de les transmettre dans leur émotion et leur humanité, et de lutter contre la tendance dominante à réduire un spectacle à un propos, un pitch. Le spectateur quitte la salle avec des pensées ouvertes, des liens secrets entre l’œuvre et sa vie, des questions sans réponse.

Plus d’infos, photos et presse sur www.compagniedivinecomedie.com.